Une des plus anciennes villes de France

Chambly fait partie des plus vieilles communes de France. Dès le VIe siècle, on trouve la trace de Chambly dans l'administration mérovingienne. Son territoire s'étend de Méru à Ully-Saint-Georges, Viarmes, L'Isle-Adam, Nesles-La-Vallée.

Au IXe siècle, les massacres des Normands qui remontent l'Oise désorganisent la région et l'administration carolingienne.

Au Moyen-âge, Chambly est une terre agricole et industrielle qui porte le nom de Hauberger. On y construit des hauberts, cuirasses et cottes de maille. Chambly, alors possédée par les Comtes de Beaumont, devient entre leurs mains une forteresse considérable et ose même résister à l'autorité royale. La ville est assiégée en 1103 par Louis VI le Gros sans qu'il puisse autant la détruire.

Chambly à travers les âges

En 1248, Louis IX (devenu Saint-Louis après sa canonisation par l'église catholique) rend visite à son Chambellan Pierre III de Chambly. Celui-ci avait sauvé la vie de son suzerain en le protégeant de son corps d'un coup d'épée qui lui était destiné. La tradition rapporte que la mère du roi étant malade (Blanche de Castille), celui-ci fait le voeu d'accorder la construction d'une église à Chambly si elle échappe à la mort. La reine guérit, le roi finança donc la construction de l'église Notre-Dame.

A la veille de la Guerre de Cent ans, Chambly est désignée sous le nom de " Fief des mares " et comprend 41 feux. Pendant la guerre, les habitants de Chambly, (alors sous domination anglaise) sont obligés de prendre part aux massacres de la Jacquerie. En 1417, le Duc de Bourgogne qui veut riposter contre Beaumont, décide d'établir son quartier général à Chambly. Plus tard, Henry IV installera également son quartier général dans la cité à deux reprises.
Il ne reste aujourd'hui aucune trace de ces faits d'armes et des fortifications. Au cours du XVIIIe siècle, un grand feu allumé pour fêter la convalescence de Louis XV détruisit la plus grande partie des habitations.

Le prince François-Louis de Bourbon acquiert la Seigneurie de Chambly le 20 juin 1701. En 1790, un décret de l'assemblée législative ordonne la division de la France en 83 départements. Chambly qui aurait dû se retrouver en Seine et Oise est finalement rattachée à l'Oise, peut-être en raison d'une ancienne rivalité avec Beaumont-sur-Oise.

A cette époque, Chambly compte 281 foyers, soit 1371 habitants et est doté de 7 moulins sur les bords de l'Esches. Après la Première guerre mondiale, la France doit se reconstruire. Les besoins sont importants notamment pour les installations ferroviaires. Le chantier du Moulin neuf est construit. Les ateliers, devenus propriété de la SNCF après la Seconde guerre mondiale seront complétés des cités pour les cheminots qui donnèrent au pays et au commerce local un développement et une activité florissants.

Chambly est aujourd'hui l'une des villes les plus dynamiques du sud de l'Oise.

Le blason de Chambly est constitué d'un écu français ancien, dérivé du bouclier, surmonté d'une enceinte fortifiée à trois tours crénelées. C'était le blason de Pierre de Chambly, chambellan du roi Saint-Louis. Il sauva la vie du roi en le protégeant de son corps, d'un coup d'épée qui lui était destiné.
Les tours crénelées évoquent la mission militaire de la cité. Les trois coquilles d'argent laissent supposer la participation d'un ou plusieurs membres de la famille au pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Cependant on persiste à leur attribuer l'attestation des voyages en terre sainte.

Selon la tradition et d'après un document ancien, le roi Louis IX (appelé Saint-Louis depuis sa canonisation) serait le fondateur de l'église Notre-Dame de Chambly. Cette église de style gothique comportait à son origine la statue de Louis IX au nord du portail principal et celle de sa mère Blanche de Castille, au sud.
La plus grande partie de l'édifice date du XIIIe siècle. Le chœur, la nef, la façade, la petite chapelle de la sainte vierge à gauche et la tour si curieusement penchée, sont du XIVe siècle.
La nef contient une magnifique chaire, d'époque Louis XIV, magnifiquement sculptée qui provient de l'église Saint-Sauveur de Paris, supprimée en 1786. Elle fut vendue 2000 francs avec les stalles du chœur, en 1785. L'orgue est celui d'une des anciennes églises de Senlis.
La grille en fer forgé de la chapelle de la Sainte Vierge provient d'une ancienne abbaye.
Quatre volets tournants, partie d'un immense polyptyque d'origine anversoise ou brabançonne, attirent de nombreux visiteurs. Ces volets représentent la Messe de Saint-Grégoire, la Cène, le Baiser de Judas, Ecce Homo, le jardin des oliviers, la Pentecôte et la Résurrection.

Visite virtuelle de l'église Notre-Dame de Chambly

Dès le quatorzième siècle, une charte royale faisait état de l'existence de trois moulins à eau à Chambly. Au XVIe siècle, la plupart furent détruits durant les guerres de religion. Au XVIIe siècle, sept moulins fonctionnaient à nouveau grâce au courant du cours d'eau l'Esches : le moulin du Mesnil-Saint-Martin, le moulin de Saint-Aubin, le moulin de Vigneseuil, le moulin de Mennecourt, le moulin à drap, le moulin de Bassault et le moulin Neuf.

Le moulin du Mesnil Saint-Martin ou Moulin Deligne

Le hameau du Mesnil-Saint-Martin se situe en amont de Chambly, au bord de l'Esches. Il dépendait de l'ancienne paroisse Saint-Martin de Chambly. Une ferme y a été construite et son portail, avec sa petite porte latérale surmontée d'une niche à coquille, date de 1629. Le moulin de la ferme fût construit en 1640, en bas du chemin qui mène à l'Esches. Au fil des siècles, le moulin connaît divers propriétaires. Les plus grands changements furent apportés par M. Compagnon en 1839. Il fait réaliser une dérivation de la rivière pour augmenter la puissance du courant, le bâtiment fût rehaussé de deux étages.
Depuis 1920, la famille d'Alain Chevrier, actuel président du Moulin Deligne, règne en maître sur la meunerie de Chambly. Aujourd'hui, cette société exemplaire emploie 43 personnes. Après deux ans de travaux, Alain Chevrier et son épouse étaient fiers de montrer à l'occasion d'une semaine de portes ouvertes les réalisations architecturales de très hautes qualité et les innovations techniques uniques réalisées dans leur moulin. Avec une production de plus de 2000 quintaux de farine par jour, le Moulin Deligne s'assure une position très enviée sur le monde de la minoterie en France.

Le Moulin Deligne est le seul existant encore aujourd'hui à Chambly.

Le moulin de Saint-Aubin

A deux pas de l'Hôtel de Ville se dressait jusqu'en 1937 le Moulin de Saint-Aubin. Après avoir appartenu aux moines de l'ordre de Saint-Benoît au Moyen-âge, il servit d'usine banale aux Lazaristes, un ordre fondé par Saint-Vincent de Paul. Il passa ensuite au prieur de Chambly et rentra dans le domaine public à la Révolution. En 1840, son propriétaire, M. Blot, le fit monter à l'anglaise et on y fabriqua des appareillages électriques. Le moulin fut ravagé par les flammes en 1937.

Le moulin de Vigneseuil

Le moulin de Vigneseuil (au moyen âge, Vinnecuel ou Vignetel alors hameau de Chambly) est à l'entrée de la ville, en bordure du chemin de Chambly à Chaumont. Ses origines remontent à cette époque.
En 1835, un bâtiment à quatre étages est construit et l'appareillage mécanique du moulin modifié ce qui en fait l'un des moulins les plus modernes de l'Oise. Le moulin subit diverses destructions et reconstructions au fil des ans. Jusqu'en 1939, la roue fonctionna, fournissant l'énergie à une petite fabrique de menuiserie.

Le moulin de Mennecourt

Appelé aussi deuxième moulin de Vineseuil, le moulin de Mennecourt est une usine très ancienne. Au moment de la révolution, sa propriétaire en fit une filature de coton. Quatre étages furent ajoutés ainsi qu'un grand magasin de 34 mètres de long. L'affaire ne réussit pas et dans les années 1830, le lieu devint une fabrique de couteaux, poignards et instruments aratoires. L'affaire périclita à nouveau et une fabrication de farine fut à nouveau installée, jointe à une nouvelle filature.
Le moulin fut ensuite acheté par un meunier. Il continua de fonctionner jusqu'à sa destruction par un incendie dans les années cinquante. Aujourd'hui, les bâtiments ont été transformés en logements.

Le moulin à drap

En sortant de Chambly, à droite après le passage à niveau, une grande propriété, provenant de la succession du Prince de Conti, accueillait en 1825 un moulin à drap. En 1840, son propriétaire le fait transformer en moulin à farine. Il fonctionne jusqu'en 1905, date à laquelle le moulin est détruit par un incendie. Dans les années 1980, les anciens bâtiments sont transformés en logements.

Le moulin de Bassault

Ses origines remontent au moyen-âge, et il tient son nom « Bas Saut « de la hauteur de sa chute d'eau qui n'excédait pas un mètre. Transformé en laiterie au début du XXème, sa roue à aube fut abandonnée.

Le moulin neuf

Déjà mentionné en l'an 1000, ce moulin est le plus vieux de Chambly et même certainement de la vallée de l'Esches. Il fit partie des domaines des Princes de Conti. Les bâtiments abritèrent de nombreuses entreprises et diverses transformations jusqu'au milieu des années 1980, époque où ils furent abandonnés.

Première Guerre Mondiale

Pendant la Première guerre mondiale, le génie militaire français décide d'installer à Chambly un parc de matériel destiné à la réparation des voies stratégiques, à l'arrière du front. En même temps, à la sortie de la ville, un camp de prisonnier allemand est construit. Les prisonniers assureront les premières manutentions en vue de l'aménagement du chantier.

Entre-deux-guerres

Après la guerre, la compagnie des chemins de fer du nord choisit le site de Moulin-neuf pour construire ses ateliers et ses magasins. La situation des ateliers, au coeur du réseau nord, est idéale. Il faudra douze ans pour réaliser les agrandissements nécessaires.
En 1933, l'atelier compte 850 ouvriers. En 1938, le réseau ferré français est regroupé au sein de la société nationale des chemins de fer français, SNCF. Plus de 1000 personnes travaillent sur le chantier au début de la seconde guerre mondiale. Elles sont 1150 au début des années soixante.

Seconde Guerre Mondiale

Lors de l'invasion de la France en 1940, le site de moulin-neuf est épargné par les bombardements ennemis. Mais, dès les premiers jours de l'occupation, le chantier est administré par les Allemands, à cause de son importance stratégique. A partir de 1941, la résistance s'organise sur le chantier. De nombreux cheminots prennent part à des sabotages et diffusent des tracts, certains au péril de leur vie. D'autres sont envoyés dans des camps de concentration, comme André Caron qui a laissé son nom à de nombreux endroits de la ville.
Le site est bombardé à plusieurs reprises, et particulièrement en 1944. Le 2 mai, plus de 1200 bombes explosives et incendiaires furent larguées par la Royale Air Force, occasionnant d'importantes destructions aux ateliers en épargnant la cité. Le 31 août 1944, Chambly est libéré, les Allemands quittent le chantier.

De la Libération à aujourd'hui

Au début des années cinquante, l'atelier de réparation et de fabrication du matériel de voie de chemin de fer fut l'un des plus grands d'Europe. Il s'étendait sur plus de 90 hectares dont une partie située sur la commune du Mesnil-en-Thelle. Le site est sillonné de 50 kms de voies ferrées. Depuis 1966, le site s'appelle l'établissement industriel d'équipement (E.I.V) de Moulin Neuf.
Aujourd'hui 500 ouvriers y travaillent encore.
Au moment de la création des ateliers, les possibilités de logements à Chambly étaient restreintes. Il fallut donc construire une cité ouvrière. Au début des années cinquante, plus de 400 logements étaient mis à la disposition des cheminots. Une salle des fêtes, un jardin d'enfant, des bains-douches, un centre d'hygiène sociale, une école ménagère, des terrains de sports, une piscine et deux écoles régionales complétaient l'ensemble.